Nihonto (Sabre Japonais)

Nom de l’arme : Nihonto nihontov1

 

 

 

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Équivalence européenne : Sabre, notamment le sabre napoléonien
Variante : Wakisashi, Tanto etc…
Nom de l’arme d’entrainement : Boken, Shïnaï
Arme utilisé en :
Niveau minimum de pratique : 2éme Kyu (Ceinture bleu) 6 ème Kyu (Ceinture blanche)
Dimensions :

Son nom, son Histoire

le Nihonto (日本刀 ) littéralement sabre japonais, se nomme différemment en fonction de l’époque à laquelle il a été réalisé.

Jokoto (lit. Ancien sabre) ou chokutō (直刀, 645-964) Ce sont les premiers sabres forgés arrivés au japon (avant la période Heian, 794 ap J.C.).

Ce sont des sabres à un tranchant (ou partiellement deux), et sans courbure. Le chokutō est basé sur l’épée chinoise longue avec un pommeau en anneau, typique de la dynastie Han. Ils n’ont que rarement une trempe sélective comme les sabres plus récent. Sur les plus belle pièce, la qualité de forge est comparable à ce qui fut réalisé plus tard.

En 984, le gouvernement proclame un décret interdisant le port du sabre aux personnes ordinaires sans un permis spécial.

Plus d’info. : La structure de la lame est principalement en hira-zukuri ou kiriha-zukuri , ce qui les différencient des tachi et autres nihonto qui n’ont que rarement adopté ces formes. On peut noter la présence de lames en kissaki-moroha-zukuri (la pointe est à double tranchant, alors que vers la garde seul un tranchant est gardé)

Note : Jokoto peut aussi faire référence à la période de fabrication des sabres de même nom.

Koto (古刀 ,964-1596) fait référence aux anciens sabres.

Pendant cette période, les lames sont devenues des armes de tous les jours, et sont constamment portées par les samuraïs.

Des sabres de plus de 1,2m de tranchant sont alors souvent utilisés. Les forgerons commencent à signer leurs œuvres au niveau de la poignée (nakago). La partie proche de la garde (tsuba) ainsi que la poignée (tsuka) sont courbe

Plus d’info. : La structure principalement utilisée est shinogi-zukuri.

Avec la période Nanbokucho (1333-1392), autrement dit la période des courts nord et sud, les sabres tendent à s’allonger, s’épaissir et s’élargir. Les sabres de cette période sont plus ostentatoires qu’utilitaire.

Les katana de la période Muromachi (1392-1573) ont des lames de 70 à 73cm de long (voir Uchi-gatana).

A la fin de l’ére Onin (1467-1469), de très nombreux sabres ont été produit. Cette production de masse (kazu-uchi mono) est de mauvaise qualité. Quelques riches seigneurs pouvaient cependant se payer des lames réalisées par des maîtres forgerons. Ces lames s’appellent Chumon-uchi (sabre personnalisé).

Plus d’info. : Les structures ont évoluées avec notamment ko-buse et makuri.

Alors que le Tachi est de moins en moins représenté, le katana, quand à lui tend à être porté avec le sabre court, le wakisashi. Suite aux guerres civiles de cette période, le port d’armes ou d’armures fut interdit aux paysans.

Note : la période Muromachi (1392-1573), était celle pendant laquelle il y avait le plus de forgeron de katana actif.

Note2 : Après l’introduction, en 1543, par les portugais, du mousquet, plus de 300 000 de ces armes furent réalisées dans les 10 ans suivant leur arrivé sur le sol japonais. L’arrivée de ces armes modifièrent les tactiques utilisées pendant les combats, donnant ainsi plus d’importance aux Yari (Lance) et Naginata (Hallebarde). Cela influencera la forme des lames.

Shinto(新刀 ,1596-1780) Littéralement c’est la période des nouveaux sabres.

Les forgerons ont commencé à organiser leur commerce de telle façon qu’il se situe dans la zone d’influence d’un seigneur de guerre, d’une chapelle religieuse ou d’un temple. De plus les accès ont pris leur importance. Ils s’arrangeaient pour se positionner à proximité de routes commerciales, afin de se rapprocher à la fois des éventuels acheteurs et des fournisseurs de matière première (charbon notamment). Le système de transport national s’améliorant, ils profitaient ainsi de ces évolutions.

C’est la période de fondation du Gokaden (五ヶ伝 ), les « cinq traditions », classification des écoles de forge de nihonto :

* Yamato (Région actuelle : Nara)

* Yamashiro (Région actuelle : Kyoto)

* Bizen (Prefecture actuelle : Okayama)

* Soshu (Sagami dans la région Kamakura)

* Mino (Seki, préfecture actuelle : Gifu)

Peu à peu, les cinq traditions, qui à la base étaient très ancrées dans leurs régions d’origines, commencèrent à être brassées et ainsi perdre leurs spécificités régionales. Finalement, de nouveaux forgerons, dans plusieurs régions supplantèrent les anciennes traditions.

À partir de cette période, les techniques de forges ont énormément évoluées. Les méthodes de production de l’acier se sont améliorées, à la fois pour augmenter la quantité, mais aussi pour homogénéiser la qualité.

Beaucoup de forgerons ont adoptés les aciers Européens (Allemandes et Portugaises) appelé nanbantetsu (ou hyotantetsu ou konohatetsu).

Pendant la période Muromachi (1392-1573), beaucoup forgeaient des lames de médiocre qualité (production de masse, voir ére Koto), et le Daïsho (大小, le katana et le wakizashi) commençait à être populaire chez les samouraïs. La fin de la longue guerre civile de la période Muromachi (1392-1573 mis un terme à ces productions de masses.

Pendant la période Momoyama (1573-1600), les sabres prennent une dimension artistique. Les forgerons commencèrent alors à graver des fleurs, des arbustes, des dragons sur les sabres et leurs montures. Par ailleurs, des reproductions de feuilles d’érable, de cerisiers en fleurs, de chrysanthèmes et du mon Fugi ont put être retrouvé sur les lames trempées de cette époques (gravures sur lame : HORIMONO – 彫物). De plus, ils vont essayer de recréer des lames telles que les pièces maîtresses des périodes Kamakura et Nanbokucho.

Les sabres créés pendant les années Keicho (1596-1615), bien que réalisés suivant ceux des périodes Kamakura et Nanbokucho, sont de formes différentes, plus proche des lames raccourcies sans signature (osuriage mumei). Ces lames font 73 à 76 cm de long, avec une légère courbure.

Pour la période Edo (1600-1867), le sabre le plus représentatif est celui des années Kanbun (1661-1673).

Celles-ci sont équilibrées, raffinées, et possèdent des courbes douces tout en ayant une silhouette effilée (Mihaba). La longueur des lames portées par les personnes affiliées à la caste des guerriers sera limitée par le gouvernement.

En 1638, un katana était limité à 84,8 cm de long, alors que le wakisashi ne doit pas excéder 51,5 cm.

En 1712, les limites sont revues légèrement à la hausse, à savoir, 87,6 cm pour un katana et 54,5 cm pour un wakisashi. Les katana de grandes taille finissent par ne plus être populaire et leur longueur est standardisée à 70cm (josun : longueur standard).

Les forgerons de cette période ont créé des hamons (lignes de trempe) flamboyants, jamais vue avant.

Les tests de coupe commencent à être populaire. Ainsi, plusieurs lames ont les résultats de coupe inscrit sur la soie (Tameshi-mei). Pendant cette période, les lames ayant une excellente coupe sont appelées wazamono. Elles sont ainsi, très prisées par les guerriers.

Après les années Genroku (1688-1704), le nombre de forgerons diminua. Les forgerons n’étant pas sous l’influence des Daimyo (seigneurs) ont due élargir leur clientèle, en adaptant leur production aux besoins des riches marchands. Ainsi, de nombreux wakisashi ont été produit, alors que le nombre de tanto a baissé.

Les gravures sur lame ont perdues leur signification religieuse, pour devenir uniquement ornementale. Plusieurs forgerons ont tenté de réaliser des répliques des anciennes lames de la période Koto.

Note : Finalement les aciers de type européens (nanbantetsu) ne sont pas adapté à la forge de lames japonaises à cause de leur teneur en souffre et en phosphore, ce qui rend la lame fragile. Les aciers japonais (tamahagane) sont plus appropriés, et resteront utilisés.

Shinshinto(新新刀, 1781-1867) Ce sont les « nouveau nouveau sabres ».

Le système féodal et le prestige des samouraïs viennent à bout pendant cette ére.

Une caractéristique de cette ére est que les forgerons ne se cantonnent plus à une seule tradition, mais tentent de les mêler. La production de tanto reprend et Edo va devenir le centre de production des sabres pendant cette ére.

Gendaito (現代刀, 1867-1945) Ce sont les sabres modernes.

La forge de sabre commence à être considéré comme un art, et les sabres sont recherchés pour l’esthétique.

En 1871, le gouvernement créé le Département des antiquités et de leur conservation.

Le port des sabres va être interdit, en 1876, avec le décret Haitorei. La demande en sabre déclina alors très rapidement. Les forgerons perdent leur prestige et sont obligés de diversifier leurs fabrications (ciseaux, couteaux etc..) pour subvenir à leurs besoins. Le nombre de leur représentant diminue encore.

En 1890, l’empereur créa le titre de Teishintsu Gigei, qui avec le temps deviendra le titre de trésor national vivant. Ce titre servira à encourager les artisans et préserver les compétences traditionnelles artistiques du Japon. Ce titre sera rapidement considéré comme le plus grand honneur fait à un artisan.

En 1897, le système de nomination des sabres comme trésors nationaux débute, pour les lames détenues par les temples et les chapelles.

En 1933, ce système est étendu à toutes les collections (privée comme publique). Ce système évitera le départ de plusieurs lames vers d’autre pays.

Pendant cette ère, tous les sabres ne seront pas été fabriqué avec des procédés classiques (forge manuelle et trempe à l’eau). Deux types de sabres, réalisé à cette période, ne sont pas classifiés en tant que Nihonto :

* Les Murata-to : réalisé avec des machines, mais de bonne facture. Ils sont reconnaissables par le lustre réalisé sur les lames

* Les Showa-to : aussi réalisé avec des machines, mais d’une piètre qualité, entre autre à cause de la mauvaise qualité de l’acier utilisé. Ils peuvent facilement être identifié par la présence d’un numéro de série et d’une fleur de cerisier gravé sur la soie de la lame

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Pendant cette période, des sabres ont été réalisés pour la 2éme guerre mondiale. Ces sabres s’appellent des Gunto (軍刀).

Après la défaite du Japon lors de la seconde guerre mondiale, le quartier général des forces alliées décréta un ordre de destruction pour toutes les lames, incluant les objets d’art et les objets chargés d’histoire. Les amateurs de sabres se sont alors réunis pour persuader les forces allièes à autoriser la détention de lames à valeur artistique reconnue.

En 1948, le Nihon Bijutsu Token Hozon Kyokai (NBTHK) a été créé par un groupe de collectionneurs, connaisseurs et artisans afin d’assurer la préservation des sabres japonais.

Jusqu’en 1950, 880 sabres ont été déclarés d’importance culturelle (juyo bunkazai), dont 120 sont désignés comme trésors nationaux.

Shinsakuto (ap 1953): Ce sont les sabres forgés après la fin de la prohibition de la manufacture des lames d’après guerre.

La forge est alors plus considérée comme un art que comme la création d’un outil. Les sabres japonais rejoignent ainsi les arts et métiers.

Depuis 1955, un concours de forge est organisé chaque année à Tokyo. Il se nomme Shinsaku Meitoten.

Ses variantes

Epoque Jokoto:

Le Tsurugi a une lame à double tranchant, symétrique, prévu pour des attaques d’estoc (tsuki).

Le tachi est quand à lui, à un seul tranchant, et plutôt pour les attaques de taille (Geri). Il est droit, et d’une longueur supérieure à 2 Shakus (60 cm). Son port est réalisé tranchant en bas, suspendu à la ceinture.

Le Warabite no tachi est un sabre court, large et fin. La lame et sa poignée sont d’un seul tenant. La poignée ressemble à de la fougère (Ndt : « piece of bracken » (warabi)). Le pommeau est arrondi, et dans le même axe que le tranchant.

Le Tosu est une petite lame, de forme similaire au kogatana (petits couteaux utilitaires).

Epoque Koto :

Le Tachi de début de période Kamakura (1185-1333) est une lame de 82 à 85cm de long. La courbure se situe

habituellement entre la garde et la moitié de la lame, et la pointe est de petite taille. Des gravures simples ainsi que des « gorges » sont réalisées sur les lames. En période Nanbokucho (1333-1392), il prend de l’embonpoint. Ses dimensions augmentent (pointe plus longue, épaisseur plus importante au milieu de la lame etc.). Avec la période Muromachi (1392-1573), le Tachi retrouve une forme plus fonctionnelle, proche de celle qu’il avait avant la période Nanbokucho. En fin de période Muromachi (1392-1573) le katana vient prendre la place du Tachi.

Le seoi-tachi (sabre à l’épaule) et le no-dachi (sabre de champs de bataille) apparaissent en période Nanbokucho (1333-1392). Leurs lames atteignent 1,20 à 1,50 m. La plupart seront raccourcis en katana, par la suite, en période Momoyama (1573-1600).

La production de Tanto en fin de période Kamakura (1185-1333) s’est intensifiée. Sa longueur s’accroît en cette période (> 27cm), il n’est plus courbé, sa lame est en hira-zukuri (pas de yokote, ni de shinogi), et la pointe possède une légère courbure inversée (uchi-zori).

En période Nanbokucho (1333-1392), le dos des tanto était en mitsu-mune (trapèze), les lames larges, la pointe légèrement courbée (saki-zori) et l’épaisseur générale plus faible.

Des variantes de tanto ayant des longueurs de 30 à 43 cm apparaissent. Ils sont appelés sunnobi tanto (long couteau) ou ko-wakisashi (petite épée). Certaines productions contrastaient par rapport à leurs contemporaines en ayant une longueur plus faible, mais une largeur de lame exagérée, et une légère courbure générale.

En période Muromachi (1392-1573), le tanto tend à avoir une lame large, fortement courbée vers la pointe et le tranchant de la pointe arrondi. En fin de période, un unique style de tanto apparaît, connu sous le nom de yoroidoshi. La lame a un dos avec une arête (iori-mune), une épaisseur plus importante vers la garde que vers la pointe, et une longueur comprise entre 20 et 22 cm (quelques lames ont une longueur inférieure à 15cm).

Le Ken est une épée à double tranchant. Les deux tranchants sont de dimension équivalente. En fin de période Kamakura (1185-1333), le ken se raccourcis en longueur et en largeur.

Les Uchi-gatana datent de la période Muromachi (1392-1573), plus précisément de 1501 à 1555. Leur longueur est habituellement d’une soixantaine de centimètres, sans dépasser les 70 cm. A cause de leur taille, les katana produit pendant cette période sont appelé ainsi. Il semblerait que ce type de lame ait fait son apparition en 1429 (ére Eikyo), et ait évolué pour avoir leur forme finale vers 1468 (ére Onin). Les lames ont une courbure assez prononcée vers la pointe. Du fait de leur épaisseur relativement faible, et d’une soie courte, elles pouvaient être maniée à une main.

Pendant la période Muromachi (1392-1573), deux types de wakisashi ont été produit. L’un des deux n’est autre qu’un petit katana ( <60cm, et shinogi-zukuri). Ce type de wakisashi est à la base le « sho » de daïsho (大小, le nom du couple de sabre, court et long). L’autre, quand à lui, est une tanto agrandi (>30cm, et hira-zukuri). Dans tous les cas, la longueur était comprise entre 39 et 51 cm). Ces lames sont plus longues que leurs homologues de la période Nanbokucho.

Epoque Shinshinto :

Les Kinnoto sont les sabres impérialistes. Ils mesurent entre 75 et 84cm de long, ne sont pas courbé. Leur structure est en shinogi-zukuri.